3 MAI 2022
Lettre ouverte à monsieur BARAILLE, PDG de Conforama
Lors de la réunion CSEC du 3 mai 2022, Mr Mohammad Chadli fait lecture d'une lettre ouverte rédigée par des cadres SAS de l'entreprise.
3 mai 2022
Lettre ouverte à monsieur BARAILLE, PDG de Conforama
Monsieur BARAILLE,
Nous vous écrivons cette lettre en espérant être entendus et surtout « Ecoutés,
Reconnus ».
Il s’agit de la voix des « invisibles » que nous représentons, nous les middle, les
cadres d’exploitation, le monde de l’intermédiaire.
«Le middle management est une expression anglo-saxonne usitée dans le milieu des
affaires pour désigner les responsables faisant le lien entre le top management ou
direction générale et les collaborateurs d’une entreprise ou organisation ».
« Dit autrement, le management intermédiaire sert de courroie de transmission du
top management et est chargé de les faire exécuter par les salariés. Il est donc à la
fois manager et collaborateur.
Il doit souvent produire et manager en même temps :
• Le manager a un rôle pivot au sein de l’organisation et du système auquel il
appartient.
Il est un agent essentiel du changement de par la dimension systémique
(vers le bas, vers le haut) de sa fonction.
Vous conviendrez, Monsieur Le Président Directeur Général, qu’au vu de la
complexité de cette fonction, nous soyons en droit, et dans l’attente, d’une
reconnaissance pécuniaire de la part de CONFORAMA. Permettez-nous de décliner,
à présent, l’évolution « régressive » de nos fonctions ainsi que de nos
rémunérations.
Il était une fois, dans les années 2000 « les accords 35 heures », une avancée et
transformation sociale qui se traduisit pour nous, les cadres, par la perte de
nombreux avantages tels que, les augmentations collectives, les jours de
fractionnement, l'ancienneté…Simultanément, nos postes se voyaient mis en tension
par une dégradation importante et inexorable des effectifs.
CapConfo vit l'époque d’une entreprise livrée à un top management volatile,
actionnant les leviers de la transformation par un PMV qui se traduisit encore par une
baisse importante des équipes d’exploitation (dépôt, caisse et administratifs).
L’arrivée de l’actionnaire sud africain en 2011 se fait déjà dans un contexte difficile
Presque deux décennies plus tard, l'histoire recommence. La bulle explose, l'histoire
s'accélère…par la faute de dirigeants peu scrupuleux. Hors la loi, les malversations
du groupe Steinhoff ont placé Conforama « en état de mort cérébrale et l’ont livré à
la vindicte de la finance ».
2019, un PSE, orchestré par les mêmes dirigeants, a
plongé les magasins dans une période de déclin et de destruction. Ne parlons pas
d'un plan social qui a renforcé le sentiment de mépris et de déconsidération dont la
direction a fait preuve à l'égard de tous les salariés. Opacité et absence de dialogue
ont encadré une restructuration basée sur une argumentation économique
contestable à base de cluster, étayé par un plan de transformation fugace et resté
virtuel à ce jour.
La Conséquence directe de cette destruction d'emploi sur nous, les « intermédiaires
», a été et, est encore aujourd'hui, une pression ascendante des équipes fortement
réduites et une pression descendante, de hiérarchiques divers et variés qui,
quotidiennement, nous comparent, nous étalonnent par des jeux de couleurs rouge,
jaune.. vert !
Monsieur le Président, est-ce la Covid ou bien Alzheimer qui affecterait le jugement
du TOP management ? Que sommes nous donc pour vous ? De simples variables
d'ajustement. Les NAO 2022 nous confortent dans ce sentiment de déconsidération
et d'oubli.
Depuis 2001 nous perdons du revenu (pas d'augmentation collective corrélée à une
hausse annuelle des cotisations sociales), perte accentuée par une inflation non
négligeable et accrue par un contexte mondial d’instabilité. Ne parlons pas non plus,
d'une masse salariale dérisoire allouée par site aux augmentations individuelles des
cadres, selon des critères à l'image d'une équation ne comportant que des
inconnues.
Ne parlons pas non plus, d'une rémunération variable construite sur des
budgets minimisant les charges et augmentant les produits, nous conduisant ainsi à
un EBITDA difficilement réalisable.
A l'identique, le NPS, basé sur un échantillon statistique client non représentatif
(négligeable par rapport au nombre de ventes réalisées) et qui mélange, de plus, des
indicateurs indépendants des magasins (web, rupture), nous obligeant à distribuer
des leaflets pour orienter favorablement la satisfaction du client. Cette politique
salariale ne tient pas compte de la variation de la satisfaction client en fonction de sa
géo-localisation, de l’hétérogénéité des problématiques des sites...
Le NPS n'est
qu'un outil de mesure de satisfaction devant être complété par d'autres mesures pour
vraiment cerner nos clients ; il ne peut pas être un outil de mesure de performance
individuelle par site. Il n'est qu'un indicateur très partiel de la satisfaction client.
Les années passant, nous voyons l'écart des rémunérations entre le Middle et les
ETAM se réduire. Comment un responsable rayon peut-il manager des vendeurs qui
peuvent gagner jusqu’à deux fois plus que lui ? Quelle est sa motivation ?
Comment
justifier de l’écart de la partie variable des RD et des RA (5% ancienneté et PFA
comprise) avec les RR (15% hors ancienneté et PFA) ? Aucune raison fondée, ni par
la charge de travail, ni par l’importance des équipes managées, n’existe. Cette
différence notoire de rémunération met ainsi en danger la cohésion de l’équipe de
direction au sein de l’établissement.
Par contre, à contrario, le temps et la charge de travail de l’encadrement suivent une
courbe ascensionnelle vertigineuse.
Nous sommes devenus les « Variables
d'ajustement » des effectifs en baisse, des collègues non remplacés et, faisant
même, l’objet de délégation de rôle en l’absence d’un hiérarchique. Des DM, chef de
file, en « conf cal », des demandes non anticipées et incessantes du siège, etc …
entraînent un accroissement des taches par ruissellement sur les intermédiaires.
Le
cadre de permanence devient le « Mac Giver » du magasin, gardien, plombier, flic...
à la fois abandonné à la vindicte du personnel et des clients. Le tableau semble
caricatural, mais se généralise.
Le temps de travail, grande incompréhension !!! Un outil de planification qui
décompte nos journées en P (présent) pour un cycle renseigné sur 35h hebdo et qui
ne nous permet pas d'estimer notre horaire cumulé annuel. L’article 4 de l’accord de
réduction du temps de travail-personnel cadre- 11/01/2001 stipule que « la mission
et la charge de travail confiées aux cadres ne doivent pas conduire à imposer un
horaire moyen sur l’année supérieur à 8 heures de temps de travail effectif par jour ».
Que dire aussi des ouvertures exceptionnelles des dimanches et des jours fériés,
rémunérées par un forfait identique. Le paiement forfaitaire (en 2001), se montait à
99.09 euros puis successivement en 2007 à 107 et en 2013 à 130 euros. Monsieur,
est-il normal qu'un cadre, lors d'une ouverture exceptionnelle d'un dimanche, ne
perçoive pas au minimum 1/22ième de son salaire majoré à 100% ?
Monsieur le Président Directeur Général, vous aurez compris, que la longueur de
cette lettre ouverte, est à la hauteur du mécontentement des cadres intermédiaires
de l'exploitation. D'une voix collective et, en associant les cadres intermédiaires du
siège et du SAV qui pourront se retrouver dans nos constats et revendications, je
vous saurais gré de bien entendre qu'une entreprise qui malmène ses salariés,
malmène surtout ses clients et compromet donc, son futur.
La colère gronde ……Débrayer non, mais caler oui !!! Du carburant, il nous faut du
carburant, Monsieur le Président.
CONFO A COEUR pour les oubliés de la répartition de la valeur ajoutée.
15 juin 2020
Interview de Mohammed Chadli, délégué syndical central CFE-CGC
Conforama : “L’incertitude pèse sur la santé, la psychologie et la famille des salariés”
En proie à de grandes difficultés, accentuées avec la crise sanitaire, le géant français de l’ameublement, Conforama, devrait connaître son sort d’ici fin juin, entre reprise ou redressement judiciaire. Mohammed Chadli, délégué syndical central CFE-CGC, détaille à Capital les enjeux pour les 9.000 salariés de l'enseigne et ses 20.000 fournisseurs et fabricants.
20 janvier 2020
Visite de Mohammed Chadli en Rhône-Alpes.
14 Novembre 2019
Signature de l'accord PSE
Mohammed Chadli.
Lognes : Siège Social.
4 Novembre 2019
En direct du tribunal de Paris. Mohammed, une journaliste AFP et notre avocat Maître Pradal
Tribunal de Paris
Tribunal de Paris
Conforama : un collectif de salariés porte plainte contre la maison mère sud-africaine
Interview de Votre Délégué Syndical Central:
Mohammed CHADLI.
HÉROS AU QUOTIDIEN #JEVOTECFECGC
Ils sont à l’origine du congé paternité, ils se sont battus pour imposer votre télétravail, ils agissent pour prévenir l’épuisement professionnel… mais qui sont-ils ?
2 Conforama sur 3 vont fermer à Paris: "c'est les salariés qui paient, ce n'est pas normal!", déplore Mohamed Chadli, délégué syndical CFE-CGC pic.twitter.com/OT0kCZiQMo
— BFM Paris (@BFMParis) 2 juillet 2019
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